JEAN SENAC
En 1943, il obtient son Brevet Élémentaire et en octobre, il est instituteur à Mascara.
En 1944, il s’engage dans l’Armée de l’air à Blida ; après sa démobilisation, en mars 1946, il s’établit à Alger.
Il y fréquente l’Association des Écrivains Algériens et anime le cercle artistique Lélian.
Il est hospitalisé en 1947 au sanatorium de Rivet, près d’Alger, d’où il écrit sa première lettre à Albert Camus, début d’une longue correspondance qui prendra fin 12 ans plus tard.
Jusqu’en 1954, il intègre ou anime différents clubs, radios, associations, revues, tous animés d’un idéal d’espoir et de recherche. Il écrit quelques poèmes (Alger de l’Aube)
Mais surtout fait des rencontres : Mohammed Dib, Kateb Yacine, Mouloud Feraoun, Jean Daniel…
Durant les sept années de guerre, il reste à Paris, hébergé par des amis, militant activement en faveur de l’indépendance de l’Algérie, publiant, organisant des conférences.
En mai-juin 1959, son ami Georges Ladrey, peintre, l’invite à venir « se requinquer » à Châtillon-en-Diois, dans la Drôme. Quelques semaines plus tard, le voila propriétaire de la Maison du Berger, son installation est relatée dans Le Progrès de Lyon du 13 août 1959 par le journaliste Jean Oddoz : « … car à Châtillon, Jean Sénac avait retrouvé, avec un ciel d’azur, ce grand soleil tout rond et tout joyeux qui accompagne chacun de ses poèmes. »
Dans le Diois, Jean Sénac rencontre, entre autres, Henry Miller, alors en séjour à Die.
Il publie Le Torrent de Baïn et écrit une grande partie du roman L’ Ébauche du Père.
L’exil dont il a tant souffert prend fin, le 30 septembre 1962 à son retour à Alger.
Il se rallie rapidement au nouveau pouvoir et, comme il l’écrit à so amie Simone Girard, mène une vie débordante d’activités : affaires culturelles, comité pour la reconstruction de la bibliothèque de l’Université d’Alger, Union nationale des Écrivains et Artistes, éditions, radio, télé…
Mais, influent auprès de la jeunesse algérienne, Sénac finit par déranger.
Avec l’arrivée de Boumédienne au pouvoir commence sa disgrâce. Victime de calomnies, d’injures, il est violemment attaqué dans la presse.
Dans la nuit du 29 au 30 août 1973, la police algérienne découvre le cadavre de Jean Sénac dans la minuscule cave-vigie (le terme est de lui) du 2 rue Élysée Reclus.
Le mystère qui a entouré cette mort reste entier.
Il est enterré le 12 septembre dans le cimetière d’Aïn-Bénian, tout proche d’Alger, face à la mer, en l’absence de tout représentant officiel…
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