HISTOIRE DE BENI SAF
Avant la colonisation française, Beni Saf n'existait pratiquement pas; En effet il n'y avait ni surface plane, ni plateau accueillant pour des constructions, ni aucune voie naturelle vers l'intérieur du pays. Ce n'était que des collines enchevêtrées de 90 à
Même les romains, devant l'inhospitalité du site, n'ont pas essayé de s'implanter dans la région beni-safienne ; Ils lui ont préféré Siga (à l'embouchure du fleuve de
C'était donc un endroit désert, rempli de broussailles et hanté par les hyènes et les panthères (on tua la dernière de celles–ci en 1880). Une population très clairsemée vivait sous la tente . D'après les témoignages de soldats français au début de l'occupation française, il n'y avait en 1850 aucune habitation en dur, pas même un gourbi.
Si la ville est redevable en quelque chose à la pêche, c'est pourtant à la mine qu'elle doit son existence, car dans un rayon de
Les premiers à avoir découvert des gisements de minerai en 1850 furent des pêcheurs européens venu profiter des eaux poissonneuses de la région ; Ils arrachaient le minerai au pic de la falaise, le transportaient par des ânes robustes vers « la plage des mouches » plus à l'est, le chargeait dans des barcasses (petits bateaux) qui allaient retrouver les voiliers transporteurs en pleine eau.
Ils se firent des habitations en creusant dans la falaise des cavernes, puis, lorsque le nombre d'ouvriers augmenta, ceux ci se groupèrent à Sidi Boucif où le bas du ravin avait été aplani, ce qui permit d'édifier de petites baraques en planches.
Vers 1855, une compagnie anglaise s'intéressa au minerai, obtint une concession, racheta les mines déjà existantes, établit une voie ferrée et pour l'embarquement utilisa la baie de Camerata (Sidi Djelloul).
En 1867 une société dénommée « soumah et tafna » , qui avait entrepris des recherches de façon scientifique, commença ses abattages miniers à ciel ouvert à Ghar El Baroud et à Dar Er Riah, installant ses bureaux et attirant des ouvriers sur le terrain qui allait devenir Beni Saf, si bien qu'en 1874 le général chanzy, alors gouverneur de l'Algérie, vint sur place poser la première pierre du village dès lors officiellement reconnu .
Mais la société qui avait pourtant obtenu concession pour créer un port , recula devant l'entreprise et céda ses droits à la compagnie de mokta el hadid , une grosse entreprise minière, bancaire et même maritime .
A partir de ce 1er janvier 1879, Beni Saf allait prendre son essor.
Deux rues, Emir Khaled et Sidi Yekhlef Ahmed (alors Pelissier et Chanzy), simples trouées parallèles débroussaillées sur l'escarpement de la rive gauche de l'oued hamed, se bordèrent peu à peu de maisons basses. D'autres rues naissent au fur et à mesure de l'intensification de l'activité minière.
En
Le 20 mars 1883, la localité qui ne cesse de grandir a une population européenne de 1950 personnes; elle est promue au rang de commune, le directeur de la mine en étant le maire
La découverte d'autres filons en 1910 donne un nouvel essor, d'autres rues se bâtissent, les constructions continuent, en 1920, le boulevard Jean Jaurès et d'autres rues prennent forme , les particuliers édifient des immeubles à étage et des maisons à la plage du puits. A partir de 1945, naît le nouveau quartier de Sidi Brik sur la falaise. En 1947 disparaît la voie ferrée qui depuis 1923 reliait Beni Saf à la voie Oran-Oujda car le trafic par camions prend le dessus .
La mine employait 2000 ouvriers en 1919 , le maximum de 5000 est atteint en 1912 . En 1928, elle extrait 750.000 tonnes que viennent enlever 812 navires .
En 1938 elle a produit depuis son origine un total de 19 970 737 tonnes et pourtant elle n'a plus en 1950 que 2500 ouvriers .
Le port n'a cessé de s'améliorer : en 1960 c'est un bassin de
En 1956, 950 pêcheurs montent 42 chalutiers et 45 lamparos : ils fournissent cinq conserveries et font vivre prés de 2000 familles (charpentiers , mécaniciens, fabriquants ou réparateurs de filets ....) soit prés de 10.000 personnes. Désormais la pêche est presque devenue la principale activité de la ville ; avec ses 59 000 quintaux de poissons , elle procure à toute l'Algérie le quart de ses produits de la mer.
Dans les ressources de la commune, l'agriculture a également une part importante. La vigne, dés 1929, recouvre
Quant à la population les 9.486 habitants de la commune en 1910 (dont 5562 algériens) deviennent 11.511 en 1921; en 1954, ce sont 21 098 habitants dont 11 591 dans le centre proprement dit qui abrite ainsi 2.698 foyers soit 985 familles européennes et 1768 algériens.
A l'indépendance du pays en 1962, Beni Saf est rattachée à
Dans les années 70, les filons de minerai s'épuisent et les mines sont obligées de fermer. On peut encore voir les vestiges de l'ancienne mine sur les hauteurs de Beni Saf, dominant la ville.
Cependant, une cimenterie est construite dans les années 80 ; C'est l'une des plus importantes du pays, elle est implantée à
Le pêche reste la principale ressource de la région. Beni Saf est devenu le premier port de pêche d'Algérie avec une flottille de 166 embarcations; ce port, conçu initialement pour le transport de minerais et de marchandises, a dû être reconverti en port réservé exclusivement à la pêche et ce à cause de l'ensablement chronique de son bassin. Les autorités locales se heurtent actuellement à un manque de moyens pour continuer les opérations de dragage du port; seuls
Enfin, la localité accueille chaque été des centaines d'estivants venus profiter du soleil et de la mer; La plage du puits est très fréquentée durant les mois de Juillet et d'Août et les prix demandés pour louer un cabanon sont parfois exorbitants.
Beni Saf à été rattachée à
Bibliographie :
P.J Letellieux
Le littoral de l'Oranie occidentale
1974
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