Regroupement thérapeutique pour 61 enfants
Regroupement thérapeutique pour 61 enfants
par Mohamed Bensafi
Le Centre pour enfants assistés de Béni-Saf (CEA) a abrité pendant 03 semaines, un regroupement thérapeutique en direction de 61 enfants, dont 33 victimes de la tragédie nationale et 28 atteints de troubles psychologiques de diverses origines, venus de 08 wilayate du pays. L'opération est prise en charge conjointement par la DAS de Aïn Témouchent et la direction régionale de l'ADS (Agence de développement social) sise à SBA. Il s'agit là d'un séjour socio-médical, organisé en milieu vacancier, pour enfants en quête d'idéal. Les enfants sont assistés par une équipe multidisciplinaire (encadreurs, psychologues, médecins...). Le camp de vacances (le CEA), flambant neuf, est le quartier idéal où toutes les commodités sont réunies. Le plus beau, c'est qu'à travers des travaux réalisés dans des ateliers socio-éducatifs (plastique, dessin, ...) visités d'ailleurs, les enfants -chacun à sa manière - ont réussi brillamment à «véhiculer» des messages inspirant la vie, la joie et même la tristesse. Avant-hier, à la veille de leur départ, ces enfants ont donné un spectacle remarquable. Le directeur régional de l'ADS, M. Slimani, était présent: «Presque chaque soir, je viens de SBA partager avec eux des moments de plaisir, et depuis une semaine, ils ne parlaient que de ça». La soirée, qui était donnée en plein air où une pléiade de personnalités était invitée, a débuté sous mille feux et le programme fut somptueux. Il fut, par moments, très plaisant mais aussi émouvant par les gestes de tous ces angéliques enfants. Comme cette jeune fille, atteinte d'une malformation congénitale (les deux bras lui manquent), qui, durant toute la soirée, n'a montré aucun complexe ni signe d'enfant handicapée, et qui a participé à tous les spectacles (théâtre, ballets...) plaquant parfois l'assistance dans un silence de cathédrale. La musique et les chants ne s'arrêteront jamais, laissant seulement des garçonnets et des fillettes se succéder pour tenir un rôle presque sur mesure. La soirée continua jusqu'à une heure tardive, cédant la place tantôt au théâtre-chalut (clown), tantôt à des musiques (kabyle, chaoui, oranais,...) diffusées par un D.J. Des morceaux qui feront la joie de ces mômes qui, sous des jeux de lumière luxuriants, se donneront à coeur joie, plongés aussi dans une excitation partagée par un double sentiment de joie et de tristesse. Le premier de retrouver la famille, le second de se séparer de ses amis avec lesquels ils viennent de vivre 21 jours ensemble. Un second regroupement thérapeutique est prévu pour le début du mois prochain.
